Blouse-Médicale.net

L'actualité du secteur de la santé

avril 14th, 2010

Dans la lignée de la Sarthe, qui propose d’indemniser les futurs généralistes qui décideraient de s’installer dans des zones qui manquent de médecins, la Franche-comté a elle aussi décidé d’innover en manière de recrutement pour faire face à la désertification médicale qui touche certaines zones de la région.

La Franche-Comté va elle démarcher des médecins à Utrecht en HollandeC’est au salon d’Utrecht que « le Pays de Vesoul-Val-de-Saône » a décidé de placer un stand afin de faire découvrir la région aux médecins hollandais. Mettant en avant des arguments tels qu’un cadre de vie agréable, un prix de l’immobilier raisonnable ou encore la proximité avec leur pays d’origine, un interprète était présent sur les lieux pour faciliter les échanges. Au total ce sont pas moins de 26 contacts qui ont été noués sur la durée du salon.

La démarche instaurée par la région diffère de ce qui se fait habituellement puisqu’il n’est ici pas question d’encourager financièrement le médecin qui s’installera dans une zone difficile. Seront facilitées en contrepartie toutes ses démarches notamment concernant la recherche d’un logement, d’une école pour les enfants, ou d’un travail pour le ou la conjoint(e).

Rappelons pour finir que la décision de cibler cette population n’a pas été prise délibérément. La France est en effet la seconde destination favorite des hollandais, et la médecine la deuxième profession de santé à quitter la Hollande.

Source : AFP – La Franche-Comté va recruter des médecins aux Pays-Bas

avril 12th, 2010

Revenons un peu sur cette réforme qui a fait couler beaucoup d’encre, et usé quelques claviers, depuis qu’elle a été proposé début février. Pour résumer, celle-ci  laisse aux infirmières et infirmiers exerçant dans un hôpital public le choix entre une revalorisation salariale d’environ 2000€ nets par an qui s’accompagne d’un départ à la retraite repoussé à l’âge de 60 ans, et un maintient des conditions salariales actuelles pour un départ en retraite possible à 55 ans.

La condition sine qua non à l’obtention d’une revalorisation salariale fait grincer des dents, la faute à une pénibilité de la profession assez forte qui n’incite pas à continuer 5 ans supplémentaires. Pénibilité fait d’ailleurs l’objet d’une controverse actuellement, Mme Bachelot considérant que le métier d’infirmier n’est pas plus difficile qu’un autre en s’appuyant sur des chiffres différents de ceux avancés par les syndicats.

Les infirmières plutôt favorables à la réforme LMDToujours est-il que cette réforme a été validée le 8 avril dernier par l’Assemblé nationale, laissant aux principaux concernés 6 mois à partir de juin pour choisir entre les 2 solutions qui s’offrent à eux. Un « passage en force » pour Pour Gérard Bapt (PS), « puisqu’un seul syndicat, le syndicat national des cadres hospitaliers, qui représente moins de 1% des personnels, a signé l’intégralité du protocole! ».

Un sondage a été réalisé du 6 au 7 avril un sondage téléphonique auprès de 318 infirmières hospitalières de moins de 50 ans. Les résultats, disponibles sur le site de l’institut BVA, montrent notamment que 57% de celles ayant exprimé un choix sont favorables à cette nouvelle réforme. Un chiffre qui diminue à mesure que l’âge des infirmières questionnées augmente.

avril 9th, 2010

La Cour de Cassation a cassé la décision de la cour d'appel de GrenobleLa Cour de Cassation a cassé et annulé l’arrêt de mars 2009 rendu par la Cour d’appel de Grenoble qui autorisait les médecins généralistes à facturer leurs consultations au tarif de 23€, conformément au statut de spécialiste obtenu suite à la loi de modernisation sociale de janvier 2002.

C’est la Caisse Primaire d’Assurance Maladie de la Drôme qui avait porté l’affaire devant les tribunaux, estimant qu’elle n’avait pas à rembourser de consultations spécialistes provenant de médecins généralistes.

L’espoir de voir une décision favorable faire jurisprudence s’amenuise peu à peu mais la profession n’entend pourtant pas baisser les bras comme l’a dit le Dr Vincent Rébeillé-Borgela, secrétaire général de MG france : « On réclame la reconnaissance que la loi de 2002 nous donne. C’est une discrimination à l’égard des médecins généralistes. Notre mot d’ordre est donc de continuer à utiliser la cotation spécialiste malgré l’interdiction. C’est une condition de survie de la médecine générale. »

L’avocate des 9 médecins généralistes Me Younès s’est quant à elle déclaré surprise de la décision de justice : « Ça me laisse un peu sans voix. Juridiquement, il n’y a pas de démonstration qui a été faite ».

La Cour d’appel de Lyon a d’ores et déjà été sollicitée et un nouveau jugement devrait avoir lieu dans les prochains mois.

Source : Pas de tarif « spécialistes » pour les médecins généralistes, estime la Cour de Cassation – Le nouvel obs

mars 30th, 2010

Alors que les déclarations fusent de part et d’autre sur la toile concernant la revalorisation des généralistes, Le ministre de la santé Roselyne Bachelot a annoncé que les élections professionnelles chez les médecins libéraux auraient lieu le 29 septembre.

La médecine libérale en plein tourmentPrésente au congrès du syndicat MG France à Lille samedi, elle a profité de l’occasion pour annoncer que les maux évoqués dernièrement seraient pris en considération : « Si je suis parmi vous aujourd’hui, c’est précisément parce que j’entends, tout en assumant mes responsabilités, lever des malentendus et vous expliquer comment j’envisage, avec vous, l’avenir ». Et sans pour autant évoquer de mesures concrètes, Le ministre entend réduire les charges administratives imposées aux médecins et proposer des modes de rémunération plus en accord avec la charge de travail abattue.

Pour rappel, MG France était le syndicat à l’origine du mouvement de grève des généralistes le 11 mars dernier.

Cette déclaration de Mme Bachelot intervient en pleine crise de la profession, et quand d’un côté les généralistes demandent une revalorisation de leur profession, de l’autre ce sont les régions qui peinent à trouver de nouveaux médecins pour les zones sous dotées où le nombre de praticien par habitant ne cesse de chuter. Ainsi voit-on de plus en plus de collectivités avoir recours aux bourses, rémunérant l’étudiant durant ses études (le montant de la bourse est variable, elle démarre à 300€ et peut atteindre jusqu’à 1800€ par mois) contre X années d’exercice dans une zone ou les médecins font défaut. Généralement, l’engagement du bénéficiaire de la bourse à exercer dans une zone pauvre en médecins est égale à la période durant laquelle il a profité du soutien financier.

Pour plus d’informations je vous renvoie vers l’article de France soir Médecins généralistes : le grand malaise, qui résume assez bien la situation.

mars 24th, 2010

Touchée de plein fouet par le manque de médecins généralistes, une délégation du conseil général de la Sarthe s’est rendue très récemment à Cluj pour y rencontrer les 70 étudiants français en train d’y passer leur diplôme. Ils ont pour la plupart échoué de peu aux concours d’admission en France, la faute à un numerus clausus resté relativement faible malgré la crise de la profession.

Cluj, terre d'exil des étudiants français en médecine généraleSituée au nord-ouest de la Roumanie, l’université a ouvert un cursus de médecine générale réservé aux étudiants français. La formation ainsi que le diplôme sont reconnues au niveau européen et permettent d’exercer dans n’importe quel pays de l’union.

Les responsables ont présenté aux étudiants les avantages dont ils bénéficieraient en s’installant dans la Sarthe. A commencer par une aide pouvant atteindre 700€ par mois pendant 3 ans, accordée à celles et ceux qui accepteraient d’exercer dans une zone déficitaire pour au moins 5 ans après obtention de leur thèse. Et avec seulement un médecin pour 1250 habitants en moyenne, les zones déficitaires dans le département de la Sarthe sont nombreuses.

Seule condition pour ces étudiants, effectuer leur internat en France.  Selon le Dr Pierre Hallier, vice-président du Conseil général, il s’agit ici de sécuriser la formation acquise : « A l’issue de leurs études en Roumanie, ils bénéficieront d’un diplôme européen en bonne et due forme et d’une formation de qualité. Nous voulons simplement sécuriser le tout en exigeant que l’internat soit effectué en France ».

Écoutez l’intervention du Dr Pierre Hallier, vice-président du Conseil général sur Europe 1 :


La Sarthe veut importer des médecins
envoyé par Europe1fr. – L’info video en direct.

mars 23rd, 2010

Photo © Getty imagesDésireux de faire avancer les choses rapidement et non content des répercutions de la journée de grève du 11 mars dernier, le principal syndicat de médecins libéraux, la CSMF, a appelé à faire payer unilatéralement la consultation 23€ au lieu 22€ s’ils n’ont pas obtenu satisfaction sur ce point d’ici là. Même chose pour les consultations à domicile qui devront être facturées 33€ au lieu de 32€.

L’ensemble de la profession s’estime en effet lésée par rapport à d’autres disciplines médicales bénéficiant du statut de spécialiste, comme nous l’évoquions précédemment dans l’article Médecins généralistes et corps infirmier : bilan de la journée du 11 mars. Les généralistes regrettent la part trop importante de leur activité consacrée aux tâches administratives et prennent l’exemple de leurs homologues allemands ou britanniques qui profitent d’un régime nettement plus favorable.

Vous trouverez ci-dessous le communiqué de la Confédération des Syndicats Médicaux de France à ce sujet :

Trop c’est trop : la CSMF lance un mouvement tarifaire à compter du 12 avril

La CSMF, réunie en assemblée générale, le samedi 20 mars, constate que plusieurs engagements de la convention médicale signée en 2005 n’ont pas été tenus en raison du blocage imposé depuis plus deux ans et demi par le Gouvernement.

Dans ces conditions, la CSMF exige que le règlement arbitral solde la convention de 2005, avant de pouvoir envisager la prochaine, en mettant en œuvre immédiatement les mesures tarifaires engagées et les avenants bloqués. C’est une question de respect des engagements et des signatures indispensable pour inciter les syndicats, et en particulier la CSMF, à signer une nouvelle convention.

La nouvelle convention devra construire de nouvelles perspectives sur les bases des acquis de la précédente et non pas recycler le passif, ce qui serait inacceptable.

Dans l’hypothèse où le règlement arbitral ne répondrait pas à cette attente, la CSMF, premier syndicat médical français, appellera tous les médecins libéraux à un mouvement tarifaire à partir du 12 avril.

A compter du 12 avril, la CSMF appellera :

  • Tous les médecins généralistes à appliquer la consultation au cabinet 23 € et la visite à domicile 33 € tels que prévues dans l’avenant n°23 signé le 23 mars 2007 ;
  • Tous les médecins spécialistes à appliquer le C2 consultant tel que prévu dans l’avenant n°23 signé le 23 mars 2007, suivi d’une décision de la Commission de Hiérarchisation du 26 septembre 2007 et d’un accord de l’UNCAM du 27 novembre 2007 ;
  • Tous les médecins, en cabinet et en établissement, à exiger le paiement de leurs astreintes, dès lors qu’ils sont inscrits sur le tableau des gardes.

Par ailleurs, la CSMF maintient son mot d’ordre de grève de la télétransmission tous les mardis.

La CSMF estime que trop, c’est trop, et que les médecins méritent le respect, un respect qui commence par celui des engagements tarifaires signés.

Motion votée à l’unanimité,
lors de l’Assemblée Générale de la CSMF du 20 mars 2010

Source Image : Photo © Getty images

mars 15th, 2010

Mobilisation restreinte des infirmières et infirmiers

Opposés aux mesures respectives de leur profession, les médecins généralistes et le corps infirmier ont manifesté jeudi 11 mars dernier.

Le mouvement infirmier aura vu 1500 personnes manifester dans les rues pour finalement se réunir face au ministère de la santé. Ce chiffre relativement faible s’explique selon les syndicats par un fort taux d’assignation dans les services, ce qui a empêché aux principaux concernés de se mobiliser en masse.

2 délégations ont été reçues tout à tour par les membres du cabinet ministériel. Toutefois les autorités considérant que la revalorisation entamée coûte déjà beaucoup, elles se sont contentés d’écouter sans avancer d’actions concrètes à mettre en place.

Médecin généraliste : une profession en crise

Du côté des généralistes, si le mouvement a pu paraître restreint (on estime qu’environ 18% des cabinets étaient fermés pour la journée du 11 mars), il s’agit tout de même de la plus forte mobilisation depuis 15 ans. Ce résultat satisfaisant démontre bel et bien les difficultés ainsi que le manque de considération auxquels doivent faire face les médecins généralistes. Profession peu attrayante qui bien que reconnue comme une spécialité, ne bénéficie pas des mêmes avantages que les autres.

Source : Médiapart

Source : Médiapart

Le nombre d’heures, et plus particulièrement celles allouées aux tâches administratives, est également mis en cause par les syndicats qui déplorent que le temps de travail ne puisse être davantage consacré aux patients. A l’heure actuelle, la moyenne hebdomadaire d’heures travaillées pour un médecin généraliste est de 58h, dont 36% consacrées aux tâches administratives. Ces chiffres expliquent en partie pourquoi la jeune génération de médecins a tendance à délaisser les cabinets pour privilégier la pratique en hôpital au titre de salarié, moins chargée au niveau du temps de travail. On estime qu’en 2025, le nombre de médecins généralistes aura diminué de moitié (25 000 en 2025 contre 50 000 aujourd’hui).

Répartition du temps de travail des médecins généralistes (Site MG France)

Répartition du temps de travail des médecins généralistes (Site MG France)

Pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet, je me permets de vous orienter vers un article du monde qui regroupe plusieurs témoignages de médecins généralistes. On y cerne assez bien les difficultés évoquées plus haut, ainsi que leurs craintes sur l’avenir de la profession.

mars 5th, 2010

Le médecin généraliste réclame la consultation à 23€Reconnu depuis peu comme un spécialiste, le médecin généraliste réclame aujourd’hui une augmentation d’1€ sur le prix de la consultation. Bien qu’un accord ait été conclu avec l’assurance maladie en mars 2007, cette dernière menace aujourd’hui de suspendre les exonérations de cotisations sociales des médecins qui dépasseraient le seuil de 22€ pour une consultation. Elle invoque la dégradation de ses comptes due à la crise pour ne pas avoir à tenir ses engagements.

Les médias évoquent assez souvent le manque de médecins généralistes en zone rurale, c’est l’ensemble de la profession que nombre de syndicats considèrent désormais comme menacée. En effet la discipline est de moins en moins plébiscitée par la nouvelle génération, et cette stagnation de la rémunération malgré la reconnaissance du statut de spécialiste ne fait rien pour inverser la tendance.

On trouve plusieurs similitudes avec le cas des infirmières et infirmiers qui se sont vus proposés une revalorisation salariale en échange d’un départ un à la retraite repoussé de quelques années. 2 professions qui n’ont donc pas les faveurs des jeunes et pour lesquels l’état ne propose pas de solutions adaptées.

Pour les plus intéressés, je vous renvoie vers l’article du figaro sur la consultation à 23€ et le commentaire très intéressant de « JrL » dont voici quelques extraits :

« lorsque je demande 22 euros en fin de consultation, ça peut être pour le soin d’un rhume… ou la prise en charge d’une poussée hypertensive grave chez un coronarien, un acte chirurgical d’une heure (sans chercher compliqué: désincarcération d’un ongle incarné, suture délicate…) ou encore un temps d’écoute et de conseils de 40 à 50 minutes pour une personne qui craque »

« mes horaires sont fixes dans le principe (derniers rendez-vous aux environs de 19h) mais bien sûr par en réalité. Il est fréquent que le samedi *matin* se termine en réalité à 18h… les urgences d’avant le week-end sont une fatalité inébranlable »

« une visite à domicile c’est: au minimum 15 minutes de trajet aller-retour, et de 25 à 30 minutes sur place (c’est plus compliqué de consulter sans dossier médical informatisé donc un peu plus long, sans compter qu’il s’agit le plus souvent de personnes âgées qui sont plus lentes, isolées et se déplacent peu/pas et dont je suis parfois la seule visite de la journée ou de la semaine); donc 32 euros pour un grand minimum de 40 minutes (mais ça peut facilement aller à 45-60 minutes) »

février 10th, 2010

Une réforme qui laisse les infirmières perplexesPrès de 3 ans après la création contestée et contestable d’un ordre infirmier (dont nous parlions dans cet article précédent) dont l’utilité ne saute pas vraiment aux yeux, le gouvernement s’est finalement décidé à « revaloriser » le métier d’infirmier, suite aux réclamations des différents syndicats.

Le choix est donné aux infirmières et infirmiers de France entre 2 possibilités :

La première (catégorie A) consiste en une augmentation de salaire d’environ 23€ mensuels (augmentation progressive grimpant à 90€ au bout de 5 ans) à la condition de travailler jusqu’à l’âge de 60 ans.

La deuxième (catégorie B) consent une augmentation de 4€ mensuels pour une retraite qui resterait alors à 55 ans.

Pour les principaux concernés dont on sait le métier éreintant, la pilule est difficile à avaler.

Quand on sait que d’ici à 2015 la moitié de la profession partira à la retraite, on comprend que la proposition s’adresse davantage aux jeunes diplômé(e)s qu’à celles et ceux qui ont déjà beaucoup donné et pour qui il est difficilement concevable de doubler du jour au lendemain le laps de temps qui les sépare de la retraite. Mais en quoi alors ces propositions incitent-elles les jeunes à se lancer dans une profession réputée difficile ?

Les syndicats sont d’ores et déjà en train d’étudier ce projet avant d’être prochainement reçus par le ministère de la santé pour en discuter. Nous vous tiendrons évidemment informé(e)s de l’évolution de la réforme.

Je vous laisse découvrir cet article du monde qui recueille les impressions de quelques infirmières et infirmiers.

décembre 4th, 2009

Les élèves infirmiers en colère

Les élèves infirmiers en colère

La campagne de vaccination filant désormais bon train, le besoin en terme de personnel est grandissant. Et à défaut de pouvoir solliciter les infirmiers, le ministère de la santé entend obliger les élèves infirmiers en troisième année à prêter main forte.

En effet à partir d’aujourd’hui, les centres de vaccination seront ouverts 6 jours sur 7 de 8h à 22h en continu, ainsi que le dimanche de 9h à 13h.

Ces réquisitions forcées qui empiètent sur le temps d’apprentissage ne sont évidemment pas du goût des principaux concernés, surtout en cette période de fêtes.

Une manifestation a d’ores et déjà été organisée aujourd’hui juste en face du ministère de la santé.